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  • Photo du rédacteurKatell Magazine

ART ROCK'n Carol !


Photo : Noémie Lefèvre. Tous droits réservés.



Directrice du festival briochin Art Rock depuis trois ans, Carol Meyer en protège le projet artistique tout en y mettant sa patte personnelle :

un peu d’environnement, de social et de local.

Rencontre avec une jeune femme discrète à l’esprit curieux et l’âme aventurière.



Elle savait de Saint-Brieuc avant d’y postuler que « c’était le premier endroit d’où on voyait la mer quand je faisais Paris – Morlaix ». Embauchée en 2015 comme administratrice et responsable de production, son job était « de faire tourner la boutique ». Depuis trois ans, elle dirige le festival. « Absolument rien à voir avec ce que je faisais avant ». Avant, elle a «pas mal vadrouillé ». Après son master en direction de projets culturels, elle travaille pour une compagnie de danse dans le Vercors. « Puis, j’ai eu envie de partir à l’étranger. Pendant cinq ans j’ai géré des événements culturels, organisé des festivals et des tournées, produit des spectacles en Australie, Irlande, Ecosse, Inde et à Abou Dhabi. J’avais la bougeotte : envie de découvrir le monde, faire voyager la culture française. C’était super enrichissant ». À un moment, vient l’envie de se poser. « Je serais bien restée à Delhi. Puis, je me suis demandée quel était le meilleur endroit pour vivre. Et, finalement, la Bretagne... c’est pas si mal ! ». Elle postule à Art Rock, qu’elle connaissait pour avoir assisté à un concert de Patti Smith en 2007. « J’ai été attirée par le projet artistique assez fabuleux, le côté urbain qui suppose des grosses contraintes. On monte quand même une scène à côté d’une cathédrale du Moyen Âge ! Et le spectateur descend les rues à pied et rencontre des artistes du bout du monde ». Un festival qu’elle trouve « unique et riche » et qui offre à la fois des concerts, des spectacles de danse, des arts de la rue, des expositions et les talents culinaires de Rock’n Toques. « C’est un an de préparation pour trois jours qui passent comme un claquement de doigts. Mais chaque fois l’envie de recommencer est la plus forte ».


Se confronter aux enjeux d’aujourd’hui. Quand le conseil d’administration lui propose de prendre la direction en 2018, elle relève le défi. « C’est beaucoup de responsabilités. Je faisais déjà partie de la direction du festival mais j’étais entourée. Là, il n’y avait plus de back up. C’était un saut dans le vide ». Sa volonté : protéger le projet artistique et le festival qu’elle trouve unique, maintenir l’équipe de six permanents et les 200 contrats. En apportant sa touche à elle : « se confronter aux enjeux d’aujourd’hui dont on ne s’était pas encore beaucoup emparé : intégrer le développement durable, s’impliquer socialement avec les associations, maintenir le soutien aux groupes locaux. Mais aussi impliquer les personnes du territoire pour ne pas être un festival hors-sol ». En 2019, 13% des artistes étaient Bretons et le festival a impliqué la Protection Judiciaire de la Jeunesse. « Ces jeunes ont rejoint l’équipe et nous avons travaillé, ensemble, pour un événement qui fait rêver tout le monde ». L’égalité hommes-femmes fait aussi partie des valeurs portées par le festival. « Notre réflexion intègre un festival confortable et légitime pour les femmes. Dans l’équipe, bénévole ou spectatrice, nous veillons à la bienveillance et à la sureté de toutes. Nous travaillons à cette égalité aussi sur le côté artistique même si les femmes sont moins représentées dans ces métiers ».


Filet de sécurité. Depuis février l’an dernier, Carol co-préside la Fédération Internationale des Festivals De Concert. Elle réunit 30 festivals venus du monde entier : du Canada au Japon en passant par l’Europe. « C’est une bande d’amis. Nous échangeons et réfléchissons sur nos pratiques, partageons nos coups de coeurs artistiques. Ce lien est important, c’est un filet de sécurité. Encore plus en cette période. Nous avons créé des groupes de travail sur les contraintes sanitaires par exemple ». Un appui supplémentaire pour l’équipe d’Art Rock qui met un point d’honneur à se renouveler et s’améliorer en permanence pour ne pas lasser ses 80 000 visiteurs... ni son équipe. Avant-première de l’édition 2021, le 4 juillet.



Culture & Covid

On ne se réinvente pas, on s’adapte

«Ça a été une douche froide ! 2019 a été une grosse tempête. On ne savait pas ce qui se passait, on était loin d’imaginer tout ça et en même temps, tout est allé très vite. Notre premier réflexe a été de nous protéger financièrement. Nous avons reçu le soutien des collectivités et notre secteur a vécu une vraie chaîne de solidarité.

Alors nous avons imaginé 2021 avec des formats inédits. Faire rejouer les artistes, recréer des rencontres avec le public. S’arrêter c’est mettre en danger notre écosystème et risquer de perdre des savoir-faire. 250 prestataires et fournisseurs sont liés à Art Rock. Nous sommes un maillon de la chaîne mais nous n’en n’étions pas autant conscients. On s’adapte pour survivre et aider le plus de monde possible. Mine de rien, cela nous a amenés à questionner nos habitudes, nos réflexes et remettre en cause notre routine. Tout le monde est dans la panade, il y a eu beaucoup plus d’échanges entre professionnels du secteur, il n’y a plus de gros ou de petits festivals. Les discussions sont d’autant plus importantes aujourd’hui dans le collectif des festivals bretons. Nous avons aussi pris conscience de l’attachement du public. Les gens appelaient : «on veut faire Art Rock à la maison». Ils ont reçu les bracelets et les affiches. Nous n’avons qu’une hâte : retrouver l’événement. Et on a une énergie de fou !».


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