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  • Photo du rédacteurKatell Magazine

Vers l’intelligence du cœur

La ploufraganaise, Marie-Hélène Choupaux, vient de sortir son livre « Va, marche et surtout tu leur diras ». Un témoignage sur son chemin de vie, la traversée d’épreuves, la recherche de solutions à des maux récurrents, sa rencontre avec le yoga qu’elle enseigne toujours aujourd’hui. Et qui semble être le secret de sa vitalité. Interview.


Photos : Noémie Lefèvre, tous droits réservés


Quelle est la raison qui vous a incitée à écrire ce livre ? C’était important pour moi de témoigner, le titre du livre m’a été inspiré dans un contact avec mon père décédé. C’est le parcours d’une renaissance après un effondre- ment total, état de mal-être que peuvent connaître beaucoup de personnes. J’ai trouvé des outils pour me sortir de ces difficultés, je me devais de transmettre. Je suis apaisée de l’avoir fait.

Vous étiez infirmière, un parcours plutôt scientifique, et votre livre ra- conte un chemin spirituel. Qu’est-ce qui vous a amenée à ça ? Dans l’exercice de ma profession j’accompagnais souvent des personnes mourantes et la question récurrente qui s’imposait était toujours « à quoi sert la vie ? ». En fin de compte que l’on soit jeune ou vieux, riche ou pauvre, l’issue était la même. J’avais aussi mes propres souffrances et je remercie aujourd’hui les épreuves qui m’ont propulsée dans une quête que j’étais loin d’imaginer. Cela m’a ouvert des portes. On se repose beaucoup sur la médecine en tant que sauveur, on ne nous a pas appris à prendre soin de notre santé. Or, chacun a ses propres réponses. Hier j’étais dans le domaine de la maladie - le mal à dire -, aujourd’hui j’évolue dans une conscience plus dynamique de vie.

Dans votre livre, vous faites état d’un mal-être profond tant physique que psychologique. Avez-vous décodé tous ces maux ? Oui j’ai appris à décoder. Une chute sur la tête à 28 ans va modifier mon parcours de vie et m’amener progressivement vers un effondrement. En plus des souffrances psychiques et physiques, j’ai aussi un vécu, qui ressemble à bien d’autres, la disparition d’êtres très proches. Quand j’ai fait mon burn-out à 46 ans, en 1985, j’ai cherché, et trouvé, des réponses à cet ef- fondrement. Je partage avec le lecteur tout ce chemin de guérison à travers une meilleure connaissance de soi. Prendre sa vie en main et sortir de l’état de victime entraîne naturellement à revenir à la source, à l’enfance.

Où en êtes-vous aujourd’hui ? J’ai retrouvé une très bonne santé, bien dans mon corps, dans ma tête et dans mon coeur. Par- mi tous les outils expérimentés je vais retenir le yoga pour transmettre cette envie de vivre qui m’habite. J’enseigne le Kundalini-Yoga depuis 28 ans. La vie apporte toujours des épreuves, des imprévus. Ce n’est pas ce qui m’arrive qui est important mais ce que je vais faire avec ce qui m’arrive .

Vous expérimentez une voie appelée aujourd’hui « développement per- sonnel » mais, à l’époque, comment votre démarche était-elle perçue ?

C’était vraiment très nouveau pour moi, il y a plus de 30ans. Mais je pressentais toutes les ouvertures qui allaient en découler. J’explique dans mon livre mon lien puissant avec la croyance religieuse, que j’ai transformée. J’ai créé en 1988 une association « Perceval » aidée par tout un groupe et nous recevions des conféren- ciers pour nous ouvrir à toutes les approches vers une autre conscience de la vie, une autre manière d’être. C’était innovant et pourtant ce courant rencontrait un réel succès. Aujourd’hui, il y a pléthore d’informations, des propositions d’accompagnement, des salons du bien-être... qui ouvrent à d’autres façons de soigner.

Qu’est ce qui vous fait dire que « le monde dans lequel on vit a perdu de son bon sens » ? Nous sommes tellement arrosés d’infos qui sont pressenties comme des vérités, que l’on ou- blie son propre discernement, alors qu’il est en nous ! Il faut savoir aller à contre-courant parfois, ne pas faire comme tout le monde mais comme on a envie de faire. C’est un exer- cice quotidien : quels sont mes vrais besoins face à une publicité qui nous invite tout le temps à consommer ? Il suffit de prendre conscience de notre propre bon sens et d’oser l’écouter !

Le fameux rapport entre avoir et être ! L’un ne va pas sans l’autre ! L’avoir c’est le carburant pour le voyage, il est nécessaire mais il faut veiller à l’équilibre, les incidents de la vie sont souvent là pour rappeler « le voyage intérieur ». On peut avoir une maison sans être possédé par sa maison. C’est l’usage que l’on fait de l’argent qui est important. Nous souhaitons tous un monde où être mieux sera au cœur de chacun.

Vous pensez qu’ « aimer les autres est une illusion totale si on manque d’amour pour soi ». N’est-ce pas un peu égoïste ? Avoir de l’amour pour soi, c’est juste savoir écouter ses ressentis et parfois les exprimer. L’éducation, les croyances ont transmis plus souvent la soumission et non l’affirmation de soi, d’où les non-dits, etc. Il faut essayer d’être au plus près de ce que l’on est, ne pas se renier. C’est quand on est en accord avec soi que l’on peut être ouvert à l’autre avec le cœur.

Vous considérez-vous comme sage ? Oh la la ! On n’est jamais arrivé ! J’essaie juste de m’appuyer sur la sagesse et l’énergie du cœur pour vivre ma vie. La sagesse, pour moi, est ce mélange de bon sens (qui sommeille en chacun), d’expérience et d’intelligence du cœur.

Quel regard portez-vous sur votre parcours ? Comme quand on a fait un long voyage : on est content du résul- tat et on a oublié les difficultés du chemin. C’est derrière et cela ne m’appartient plus. Ce qui compte c’est qui je suis au- jourd’hui et ce qui me reste à expérimenter.

Quel conseil donneriez-vous ? Je n’ai absolument aucun conseil à donner. Je n’ai pas la réponse à tout. Chacun trouve la réponse qui lui convient.




Livre disponible au 06 84 32 22 95 m.helene.choupaux@orange.fr

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