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  • Photo du rédacteurKatell Magazine

L’INNOVATION - Henri Nogues



Alors que 40 % du matériel neuf n’est plus utilisé au bout d’un an, Envie Autonomie propose de le récupérer, le reconditionner et le vendre 50 % de son prix. Une seconde vie qui lui évite la déchetterie !


C’est l’histoire – banale – de ce fauteuil roulant abandonné. Il a été retrouvé dans une rue de l’agglomération briochine. Recueilli par des agents, il a été déposé chez Envie Autonomie. « Il lui manque un cale-pieds mais, à part cela, il est quasi neuf », constate Henri Nogues, le gérant. Un enfant qui grandit, un handicap qui évolue, une morphologie qui change, un dé-

cès... le changement (ou l’abandon) d’un fauteuil dépend de multiples raisons. « Et la Sécurité

sociale prend en charge le renouvellement du matériel tous les cinq ans ».


Quid du matériel réformé ?

«Jusqu’à présent, les personnes ne savaient pas qu’en faire, nombre d’entre eux finissaient à la déchetterie ». En 2016, la coopérative Envie, installée à Angers et qui reconditionne de l’électroménager, fait le constat que 40 % du matériel médical neuf n’est plus utilisé au bout d’un an. Elle a l’idée de le reconditionner. C’est grâce à cette initiative que le fauteuil abandonné va se voir offrir une seconde vie. « Soit, le matériel nous est déposé, reprend Henri, car nous avons des partenariats avec des collectivités et des établissements médicaux, soit nous allons le collecter chez les particuliers qui nous appellent ».


Démonté, nettoyé, remonté, aseptisé

Le fauteuil abandonné est pris en charge par Yann, salarié en contrat d’insertion. « Je vais

complètement le démonter, explique Yann, le nettoyer, changer les pièces usées, abîmées et/ou défectueuses. On ne prend des pièces neuves que lorsque nous n’avons pas de pièces d’occasion correspondantes en stock. Puis il sera remonté, aseptisé avant d’être remis en magasin ». Le fauteuil abandonné sera vendu 50 % maximum de son prix d’origine, avec la même garantie que son fabricant et des possibilités de prise en charge financière. « Ceux qui ne peuvent pas être remis en état sont utilisés pour pièces. Nos déchets sont tous triés et revalorisés dans les filières ad hoc ». Envie Autonomie, ouvert depuis décembre 2021 à Saint-Brieuc, dispose d’un magasin et d’un atelier. Outre les fauteuils roulants manuels ou électriques, on y trouve des petits scooters, des lève-personne, des lits médicalisés, des chaises de toilette, des fauteuils de douche, des déambulateurs, des barres d’appui, des cannes et, même des cannes anglaises...

« Aujourd’hui, ces dernières sont vendues et non plus proposées à la location, alors qu’elles ont souvent une utilité très ponctuelle. Nous en avons plein ! ».


L’innovation doit faire son chemin

En plus de son action pour l’environnement, Envie milite pour l’insertion des personnes éloi gnées de l’emploi. À Saint-Brieuc, Yann, longtemps dans les métiers de la restauration, sa-

voure avec un grand sourire : « C’est appréciable de travailler dans d’aussi bonnes conditions». Une satisfaction partagée par Henri, dont l’implication dans la coopérative est l’aboutissement d’une carrière. « J’étais salarié dans une entreprise de matériel médical et je m’étais promisque, si une opportunité se présentait, je m’engagerais chez Envie Autonomie. Je suis arrivé pour développer l’antenne de Saint-Brieuc. En deux ans, la progression est bonne, on sent de l’intérêt. Cependant, acheter du matériel médical d’occasion, n’est pas une démarche si évidente. C’est innovant, il faut que ça fasse son chemin ».


envieautonomie.org

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